Qu'est-ce que la TNFD ?

Qu'est-ce que la TNFD ?

La TNFD (Taskforce on Nature-related Financial Disclosures) fournit un cadre aux entreprises pour évaluer, gérer et divulguer leurs impacts et dépendances vis-à-vis de la nature. Inspirée de la TCFD, elle vise à intégrer les enjeux de biodiversité dans les stratégies financières. Ses recommandations s'appuient sur des principes scientifiques et l'approche LEAP.

Matthieu Duault

Matthieu Duault

Climate Copywriter

Mise à jour :
22/11/2024
Publication :
22/11/2024

Si les entreprises et acteurs financiers disposent aujourd’hui d’un large éventail de cadres et méthodologies de reporting sur les enjeux liés aux émissions de gaz à effet de serre et à leur impact, ceux liés à la biodiversité et la nature de manière générale souffrent d’un relatif manque de ressources. Ce sujet prend pourtant de plus en plus d'importance comme le démontre la nouvelle loi sur la restauration de la nature votée par l'Union européenne.

C’est pour pallier ce manque qu’a été créée la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD), une initiative mondiale qui vise à encourager les entreprises et les institutions financières à évaluer, gérer et divulguer leur impact sur la nature ainsi que leur exposition aux risques liés à la biodiversité. Elle doit permettre de compléter les lignes directrices existantes en matière de transparence environnementale et s’appuie pour cela sur le modèle de la Taskforce on Climate-related Financial Disclosures (TCFD).

La TNFD se concentre sur la réduction de la perte de biodiversité en intégrant des méthodologies spécifiques aux écosystèmes naturels dans les processus d’analyse et de gestion des risques des entreprises et des investisseurs. L'objectif est double : promouvoir des pratiques durables tout en renforçant la transparence et l'information des parties prenantes.

Contexte et histoire de la TNFD

La création de la TNFD trouve sa source dans un contexte mondial de dégradation de la biodiversité. L'extinction accélérée des espèces, la perte de terres naturelles et les menaces pesant sur les écosystèmes essentiels font émerger des risques économiques significatifs. Ces dangers incluent la perturbation des chaînes d’approvisionnement, l'augmentation des coûts des matières premières et des pertes pour de nombreux secteurs économiques dépendants de la nature, à commencer par l’agriculture et la pêche, essentiels pour la sécurité alimentaire mondiale.

À cela s'ajoute une prise de conscience croissante parmi les investisseurs et les entreprises : les risques naturels doivent être intégrés à la gestion financière, tout comme les risques climatiques. En offrant aux entreprises un cadre commun pour mesurer et déclarer leur impact et leur dépendance envers la nature, la TNFD doit donc permettre, à l’image des cadres de reporting dédiés au climat, une meilleure identification des risques naturels tout en mettant en avant des opportunités de conservation et d’innovation durable.

La TNFD a donc vu le jour en juillet 2020, portée par quatre grandes organisations internationales : le PNUD (Programme des Nations-Unies pour le Développement), l’UNEP FI (Initiative financière du Programme des Nations unies pour l'environnement), le Fonds mondial pour la nature et Global Canopy.

Ces quatre acteurs ont mis en place un groupe de travail initialement constitué de 75 membres parmi lesquels nous trouvons 8 gouvernements, 18 consortiums et 49 représentants d’entreprises et institutions financières (banques, assurances, fonds d'investissement...) actives à travers le monde. Le but de ce premier groupe de travail était de :

  • Sensibiliser les entreprises et les investisseurs à l'importance des risques liés à la biodiversité.
  • Établir des normes et des indicateurs pour faciliter l’évaluation de ces risques.
  • Encourager la prise de décision éclairée en matière de durabilité pour soutenir la préservation de la biodiversité.
  • Promouvoir des opportunités économiques dans les domaines de la restauration écologique et des solutions fondées sur la nature.

Le relai a ensuite été passé en 2021 à un nouveau groupe constitué de 40 membres, majoritairement des acteurs privés représentant des institutions financières internationales, entreprises transnationales et fournisseurs de services qui gèrent un total de 20,6 milliards de dollars d’actifs dans le monde. Leur objectif premier fut de développer une cadre clair et accessible permettant aux entreprises et institutions financières d’évaluer, divulguer et atténuer leurs impacts et dépendances vis-à-vis de la nature. Ils travaillent pour cela avec de nombreux acteurs publics et acteurs institutionnels et spécialistes des questions environnementales comme l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, le CDP,  l'ISSB, l'EFRAG ou encore l'UNSD.

Après une longue période de travail et de consultations, le cadre définitif a été publié par l’organisation en septembre 2023.

Méthodes de travail et cadre de divulgation de la TNFD

La TNFD propose un ensemble de recommandations structurées pour aider les entreprises et les fournisseurs de services financiers à divulguer de manière transparente leurs impacts et dépendances sur la nature. Ces recommandations, au nombre de 14, sont regroupées autour de quatre piliers principaux et s’appuient sur un cadre d’analyse structuré, l’approche LEAP, conçue pour standardiser l’évaluation des risques et opportunités liés à la nature.

Une méthode s’appuyant sur 7 principes fondamentaux

Les recommandations de la TNFD s’appuient sur sept principes clés visant à rendre le cadre à la fois accessible, scientifiquement solide et adaptable aux divers enjeux et régions du monde.

1- Facilité d'utilisation sur le marché : La TNFD a conçu ses recommandations pour être directement utilisables par les acteurs du marché, notamment les entreprises, institutions financières et acteurs politiques, garantissant que le cadre soit à la fois accessible et opérationnel pour une application concrète.

2 - Basé sur la science : Les informations transmises doivent être fondées sur des preuves scientifiques établies ou émergentes. Cette base scientifique solide permet de garantir la pertinence des évaluations et des informations partagées.

3 - Risques liés à la nature : La TNFD souligne l’importance de tenir compte des risques naturels en incluant non seulement les risques financiers et matériels immédiats mais également ceux liés à la dépendance des organisations et de la société aux écosystèmes.

4 - Axé sur un objectif : Le cadre vise à réduire les risques pour la nature et à accroître les actions à impact positif, en utilisant le niveau de granularité minimum nécessaire permettant d’atteindre son objectif.

5 - Intégré et adaptable : Le cadre TNFD est conçu pour s’intégrer et s’adapter facilement aux normes environnementales et standards extra-financiers existants.

6- Lien entre climat et nature : Conscient de l’interdépendance entre la nature et le climat, le cadre mis en place par la TNFD doit encourager une approche intégrée, favorisant les solutions basées sur la nature et renforçant les liens entre les enjeux climatiques et ceux liés à la biodiversité.

7 - Inclusion mondiale : Enfin, la TNFD s’engage à veiller à ce que son cadre soit pertinent et accessible à tous à l’échelle mondiale, aussi bien pour les marchés émergents que pour les pays développés, afin de garantir une adoption large et inclusive.

Les 4 piliers de la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures

Les recommandations de la TNFD s’articulent autour de quatre piliers inspirés de ceux de la Taskforce on Climate-related Financial Disclosures (TCFD), mais adaptés aux enjeux spécifiques de la nature et de la biodiversité. Ces piliers servent de structure pour guider les entreprises dans leur divulgation d’informations liées à la nature.

Liste des piliers et recommandations de la TNFD

1 - La gouvernance

Il s’agit ici de décrire la manière dont les conseils d’administration supervisent, évaluent et gèrent les impacts, risques et opportunités liés à la nature. Il s’agit également de décrire les engagements pris par la direction en faveur des communautés locales, populations indigènes et autres parties prenantes directement impactées par les décisions prises et la politique de gestion de ces risques et opportunités.

2 - La stratégie

Les organisations doivent décrire les dépendances, impacts, risques et opportunités liés à la nature qu’ils ont identifiés comme ayant une potentielle incidence sur leurs stratégies, leur modèle économique et leur planification financière. Ce pilier permet de comprendre comment la nature influence les opérations, les chaînes d’approvisionnement et les plans à moyen et long terme ainsi que la capacité de résilience de l’entreprise face à différents scénarios.

3 - La gestion des risques et impacts

Ce pilier porte sur les processus mis en place pour identifier, évaluer et gérer les dépendances, impacts, risques et opportunités liés à la nature. Il vise à assurer que les entreprises évaluent rigoureusement leur exposition à la perte de biodiversité et intègrent ces risques dans leur système global de gestion des risques. Cette description doit traiter à la fois les opérations directes de l’entreprise et prendre en compte sa chaîne de valeur amont et aval.

4 - Les indicateurs et objectifs

Dans cette partie, les organisations doivent détailler les indicateurs qu’elles ont décidé de mesurer pour évaluer les dépendances, impacts, risques et opportunités liés à la nature. Elles doivent également indiquer quels sont les cibles et objectifs qu’elle s’est fixée et son niveau de performance actuel vis-à-vis de celles-ci.

Les exigences générales de la TNFD

En plus de ces 14 recommandations, la TNFD a émis 6 exigences générales qui viennent compléter les obligations générales de la norme IFRS-1 de l’ISSB. Elles s’appliquent aux 4 piliers afin de garantir la qualité et la cohérence des informations divulguées dans les rapports des organisations. Ces exigences doivent impérativement être prises en compte par les organisations qui indiquent divulguer leurs informations selon le cadre fixé par la TNFD.

Pour chacun des piliers, les organisations doivent donc tenir compte de :

  • L’application du principe de matérialité
  • L’étendue de la divulgation
  • La localisation des questions liées à la nature
  • L’intégration aux autres divulgations relatives à la durabilité
  • Les horizons temporels pris en compte
  • L’engagement des peuples autochtones, des communautés locales et des parties prenantes concernées dans l’identification et l’analyse des questions de l’organisation liées à la nature

L’approche LEAP : le cadre d’analyse privilégié par la TNFD

Afin de guider les entreprises dans leur analyse des risques naturels, la TNFD a mis au point l’approche LEAP. Cette méthode de travail qui se veut universelle et itérative, permet d’examiner de manière systématique les liens entre les activités économiques et les écosystèmes naturels.

Schéma descriptif de la méthode LEAP

La méthode LEAP se compose de quatre étapes :

1 - Localiser

La première étape consiste à réaliser une cartographie précise de ses activités et de celle de sa chaîne de valeur pour ensuite identifier les sites spécifiques qui sont en interaction avec la nature, l’impactent ou dépendent de celle-ci de façon modérée ou élevée. Cette étape permet de situer les zones à risque et les zones d’impact dans des biomes spécifiques.

2 - Évaluer

Il s’agit dans la seconde étape de réaliser une analyse de matérialité et d’analyser les dépendances et impacts de l’entreprise sur la nature dans les zones identifiées, y compris les services écosystémiques dont bénéficie l’entreprise sur chacun de ses sites. Cela inclut une évaluation de l’impact et de la dépendance de l’entreprise et de sa chaîne de valeur vis-à-vis de la biodiversité et une première mesure de la gravité de cet impact.

3 - Analyser

Dans cette troisième étape, l’organisation devra mesurer l’ampleur des risques et opportunités associés aux impacts et dépendances identifiés précédemment. Il s’agira également d’établir une hiérarchisation de ces risques et opportunités en fonction de leur impact potentiel. Enfin l’entreprise mènera une analyse des mesures d’ajustement déjà prises pour atténuer les risques et ajustera ces mesures en fonction des premiers résultats obtenus.

4 - Préparer

Cette dernière partie consiste à établir une stratégie d’action et de divulgation d’informations. Il faudra pour cela définir des indicateurs et des objectifs permettant de suivre l’évolution de la performance de l’entreprise. Il s’agit également de réfléchir au format de divulgation et aux données qui seront publiées publiquement. Cette dernière étape assure que l’entreprise est prête à communiquer efficacement et de manière transparente ses interactions avec la nature.

L’approche LEAP constitue un outil structurant pour les entreprises souhaitant aligner leurs pratiques avec les recommandations de la TNFD. Elle aide à mettre en évidence les interactions spécifiques de l’entreprise avec la nature et à ajuster les stratégies en conséquence. Elle doit pouvoir être adaptée non seulement à toutes les organisations, peu importe leur domaine d’activité, mais se veut également être une méthode de référence pour répondre à d’autres formats de reporting, parmi lesquels la CSRD.

Des recommandations spécifiques par secteur d’activité et par biome

Outre les recommandations générales, la TNFD propose également des recommandations spécifiques par secteur et par biome. La diversité des activités économiques et des milieux naturels nécessite en effet une approche différenciée pour garantir une gestion adéquate des risques liés à la biodiversité. Ainsi, la TNFD a développé :

Des recommandations par secteur d’activité

Certains secteurs, comme l’agriculture, l’extraction minière ou encore la sylviculture, ont un impact direct et important sur la nature qui mérite une analyse distincte. D’autres secteurs, comme le secteur financier, sont indirectement exposés aux risques liés à la biodiversité par leurs investissements dans des industries à fort impact et font donc également l’object d’analyses différenciées. La TNFD propose des directives adaptées pour chacun de ces secteurs afin de permettre une évaluation des risques et une divulgation précises et pertinentes.

A ce jour, la TNFD a publié des recommandation spécifiques pour 9 secteurs d’activités :

  • Métaux et mines
  • Services publics d’électricité et producteurs d’électricité
  • Institutions financières
  • Produits chimiques
  • Alimentation et agriculture
  • Pétrole et gaz
  • Sylviculture, pâtes et papiers
  • Aquaculture
  • Biotechnologie et produits pharmaceutiques

Les recommandations pour 5 autres secteurs sont encore en cours de développement :

  • Pêche
  • Ingénierie, construction et immobilier
  • Matériaux de construction
  • Boissons
  • Vêtements, accessoires et chaussures

Des recommandations par biome

La nature et l’intensité des risques naturels varient selon les types d’écosystèmes (forêts tropicales, zones humides, récifs coralliens, etc.). La TNFD a donc également défini des orientations spécifiques pour les entreprises opérant dans des biomes sensibles ou fortement dépendantes de ceux-ci, prenant en compte les particularités écologiques et les risques liés à la dégradation de chaque type d’habitat.

Ces recommandations couvrent actuellement 6 biomes, répartis dans 3 catégories :

  • Terres
    • Forêts tropicales et subtropicales
    • Savanes et prairies
    • Systèmes d'utilisation intensive des terres
    • Écosystèmes urbains et industriels
  • Eau douce
    • Rivières et ruisseaux
  • Océans
    • Plateau continental

Ces recommandations fournissent une cartographie des secteurs et activités qui y sont fortement liés ainsi qu’une description des services écosystémiques fournis par ces biomes. Elles comprennent également un cadre d’analyse précis pour identifier et gérer les impacts, dépendances, risques et opportunités liés à chaque biome.

Quelle interopérabilité avec la CSRD et les autres standards internationaux ?

En vertu des principes qu’elle s’est fixés, la Taskforce on Nature-related Financial Disclosure a construit ses recommandations et sa méthodologie de telle sorte que celles-ci puissent être utilisée comme méthode de référence en matière de divulgation d’information pour la plupart des standards internationaux de reporting extra-financier.

Le cadre méthodologique proposé par la TNFD, et en particulier la méthode LEAP, doit permettre de répondre aux exigences spécifiées dans l’ESRS-E4 (biodiversité et écosystèmes) de la CSRD notamment sur la divulgation d’informations en matière d’anticipation et d’estimation des effets financiers des risques et opportunités liés à la nature.

L’EFRAG et la TNFD ont par ailleurs d’ores-et-déjà publié une table de correspondance entre leurs deux approches, illustrant le haut niveau d’interopérabilité entre les recommandations de la TNFD et le cadre de reporting extra-financier européen.

Néanmoins, une divergence de taille est à prendre en compte. Alors que la CSRD a décidé d’appliquer le principe de double-matérialité en préambule de toute analyse, la TNFD s’appuie, quant à elle, sur une matérialité simple. Cette différence peut pousser les entreprises s’appuyant sur le cadre proposé par la TNFD à sous-estimer la quantité d’informations qu’elles devront divulguer dans le cadre de leur reporting CSRD.

La TNFD travaille également en étroite collaboration avec l’ISSB afin d’étendre le travail déjà mené sur les normes IFRS S1 et IFRS S2 dédiées aux enjeux climatiques. L’objectif est de pouvoir publier de nouveaux standards de reporting dédiés cette fois aux enjeux de biodiversité. Les deux organismes sont très proches, notamment depuis l’absorption de la TCFD par la fondation IFRS en décembre 2023.

Une méthodologie et une approche remises en question

La TNFD a fait l’objet d’une plainte de plusieurs ONG ciblant son approche uniquement fondée sur la matérialité financière.

Ces organisations reprochent à la TNFD, comme à d’autres créateurs de standards de reporting extra-financiers, de ne considérer que l'impact que les risques liés à la nature et au climat peuvent avoir sur la performance financière et les activités de l’entreprise. A l’inverse, le principe de double matérialité invite les organisations à tenir compte non seulement de l'impact financier mais également de l’impact de leurs activités sur la nature.

Selon de nombreux acteurs économiques et associatifs, limiter l’analyse à la matérialité simple nuit à la transparence environnementale essentielle aujourd'hui. En effet, cette approche permet aux entreprises de restreindre le périmètre de divulgation de leurs impacts écologiques, créant ainsi un risque de greenwashing. En s’alignant sur les recommandations de la TNFD, les entreprises peuvent prétendre agir en faveur de la biodiversité sans évaluer pleinement les effets directs et indirects de leurs activités sur les écosystèmes.

Cette question de la matérialité représente également un point de divergence majeur et souvent débattu entre la CSRD et le GRI , qui prônent une approche de double matérialité, et l'ISSB, qui privilégie une vision axée uniquement sur la matérialité financière.

Conclusion

En conclusion, la TNFD représente une avancée majeure pour intégrer les enjeux de biodiversité et de nature dans les stratégies des entreprises et des institutions financières. Son cadre méthodologique offre des recommandations concrètes pour évaluer et gérer les risques liés aux écosystèmes, et favorise une transparence accrue.

Cependant, son approche fondée sur la matérialité financière est critiquée pour sa possible limitation du périmètre d’informations divulguées, certains observateurs craignant un risque de greenwashing. La divergence avec la double matérialité, adoptée par des standards comme la CSRD, met en lumière un débat essentiel pour l'avenir de la finance durable. S’agit-il de simplement anticiper les bouleversements environnementaux ou d’agir pour limiter leur impact ?

Malgré ces défis, la TNFD pose les bases d'un reporting structuré et contribue à sensibiliser davantage les entreprises à leur rôle dans la préservation de la biodiversité.

 

Sources :

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