À l’heure actuelle, concevoir une stratégie carbone est un sujet central pour de nombreuses entreprises. En effet, un grand nombre d’initiatives voient le jour, à l’image de the Climate Pledge (portée par Amazon) ou encore Climate Act (signée par plus de 250 entreprises), afin de tendre vers la neutralité carbone.
Les raisons qui poussent les entreprises à intégrer les émissions carbones dans leur stratégie peuvent, néanmoins, être diverses. Que cela soit pour conquérir ou conserver des parts de marché, s’aligner avec les réglementations actuelles et futures, trouver des investisseurs ou encore pour réduire ses risques financiers et climatiques, toutes les entreprises ont un intérêt à prendre en compte leurs émissions carbones dans leur stratégie à long terme.
Mais comment s’y prendre ? Quelles sont les étapes nécessaires pour mettre en place une stratégie carbone solide et cohérente ?
Tout d’abord, il faut savoir précisément ce que l’on émet. Comment peut-on réduire efficacement quelque chose que l’on n’a pas chiffré ? Pour ce faire, la réalisation d’un bilan carbone est indispensable. C’est la première étape de toute stratégie carbone.
Une fois que l’on a dressé une photographie fidèle des émissions carbones produites par son entreprise, on peut identifier ses postes d’émissions et ainsi mettre en place un plan d’action afin de réduire ses émissions.
Après avoir mis en place son plan d’action, il se peut qu’une partie de nos émissions carbones ne puissent pas (ou pas encore) être évitées, dans ce cas il est possible de les compenser. C’est-à-dire d’acheter des crédits carbones à des projets qui développent des puits de carbone.
La dernière étape consiste à suivre ses émissions carbones dans le temps pour pouvoir ajuster, ou non, sa trajectoire et ainsi atteindre les objectifs préalablement fixés.
Étape 1 : Réalisation de son bilan carbone
Chaque choix a un impact sur les émissions carbone d’une entreprise : l’utilisation d’une farine plutôt qu’une autre, le choix de son fournisseur d’énergie, la localisation de son site (qui peut engendrer une plus grande distance domicile-travail pour ses employés ou qui est mieux desservie par des transports en commun) … Des caractéristiques diverses et variées influent donc sur la quantité d’émissions carbones émises par une entreprise, le rôle d’un bilan carbone est, ensuite, de les comptabiliser.
Qu’est-ce qu’un bilan carbone ?
Le bilan carbone répertorie les émissions de gaz à effet de serre (GES) engendrées par une entreprise ou une organisation. Cela comprend le dioxyde de carbone, bien sûr, mais également d’autres gaz ayant un potentiel de réchauffement global comme le méthane (principalement émis par les ruminants) ou encore le protoxyde d’azote. Néanmoins, afin de pouvoir comparer tous ces gaz entre eux, ils sont convertis en quantité de CO2 équivalent (écrit CO2e) en fonction de leur potentiel de réchauffement global. Par exemple, le méthane est 25 fois plus impactant sur le réchauffement climatique que le dioxyde de carbone donc 1 kg de méthane sera égal à 25kg de CO2e.
Comment s’organise un bilan carbone ?
Un bilan carbone est régi par des conventions comme la méthode Bilan Carbone©, le GHG Protocol ou encore la norme ISO 14064 afin d’encadrer sa réalisation.
Il s’organise donc en 3 parties que l’on appelle scope :
- Le scope 1 est composé des émissions de gaz à effet de serre induites par la consommation de combustibles carbonés. Cela peut être le diesel que l’on met dans sa flotte de véhicules, la quantité de fluide frigorigène ou encore la consommation de fioul de chauffage.
- Le scope 2 regroupe les émissions de carbone équivalent émises par la consommation d’autres sources d’énergie. L’achat d’électricité, de chauffage ou encore de vapeur émet des gaz à effet de serre de façon indirecte car lors de leur production des matières carbonées ont été consommées. Ce sont ces matières carbonées qui sont, indirectement, comptabilisées car la simple consommation d’électricité n’émet pas de gaz à effet de serre.
- Le scope 3 regroupe toutes les émissions de gaz à effet de serre qui ne sont pas liées à la consommation d’énergie. Cela peut donc comprendre : l’achat de matières premières, la gestion des déchets, les business trip réalisés ou encore toute la logistique amont et aval.
Les émissions carbones sont donc classifiées en 3 catégories et il est nécessaire de prendre en compte toutes les sources : qu’elles soient amont ou aval. Ce qui veut dire que les émissions de vos fournisseurs et les émissions dues à l’utilisation et à la fin de vie de vos produits sont également imputables sur votre bilan carbone.
Une fois que votre bilan carbone est finalisé vous connaissez donc la quantité de gaz à effet de serre qu’émet votre activité. Il est temps de réduire ces émissions.
Étape 2 : Réduire ses émissions carbone
Afin d’être en adéquation avec les accords mondiaux, notamment les accords de Paris pour le climat, il est nécessaire de réduire, autant que possible, ses émissions carbones.
Pour ce faire, il faut se fixer des objectifs à la hauteur du défi climatique, puis dresser un plan d’action clair et détaillé afin d’atteindre ces objectifs.
Ce plan d’action dépendra de votre secteur d’activité et de vos postes d’émissions. Chaque plan d’action est donc, d’une certaine façon, unique. Néanmoins il existe quelques pratiques assez répandues que vous pourrez mettre en place dans votre organisation. On vous les livre tout de suite !
L’électricité
Utiliser de l’électricité provenant de sources renouvelables permet de réduire efficacement et simplement la quantité d’émissions carbone émises par votre entreprise.
De plus, l’usage de serveurs, très énergivores, est de plus en plus répandu ce qui a un impact sur votre bilan carbone. Il existe, cependant, des serveurs plus écologiques qui tentent de réduire leur impact carbone.
Les fournisseurs
Pour beaucoup d’entreprises, la majorité de leurs émissions carbones viennent des produits et services qu’elles achètent. Vous pouvez donc pousser vos fournisseurs à engager des actions de réduction d’émissions carbones ou, s’ils refusent, changer pour un fournisseur plus écologique.
Cela devient une pratique courante dans l’industrie. Microsoft, par exemple, a rédigé une clause pour que tous ses fournisseurs engagent des actions pour lutter contre le réchauffement climatique.
Les déplacements des employés
Les employés engendrent énormément d’émissions carbones, que cela soit pour leurs déplacements domicile-travail ou pour leurs voyages d’affaires, et cela fait partie de votre bilan carbone.
Il est possible de réduire drastiquement la part d’émissions carbones des voyages d’affaires en ayant recours à de nouvelles pratiques de travail comme les appels vidéo ou les logiciels de travail collaboratif. S’il n’est pas possible de substituer ces déplacements alors il est nécessaire de choisir avec soin le moyen de transport utilisé pour se rendre à vos rendez-vous. Le train est le plus efficace pour effectuer des longues distances, il peut facilement remplacer l’avion, privilégiez le pour réduire votre quantité de gaz à effet de serre émis.
De plus, la mise en place d’une politique de télétravail peut réduire les émissions dues aux déplacements domicile-travail de vos employés. Attention cependant, le télétravail n’est pas une solution miracle, il dépend de nombreux facteurs. Faites le test pour savoir si le télétravail est avantageux pour votre organisation.
Les lieux de travail
Les locaux de votre entreprise peuvent également être le lieu de grande économie carbone. L’optimisation du chauffage, de la ventilation ou de l’éclairage sont des actions pertinentes à inscrire dans votre plan d’action.
La restauration sur le lieu de travail peut, également, être le siège de réductions carbones. Proposer plus de repas végétariens et réduire considérablement la consommation de viande de bœuf, peut également améliorer les performances de votre restaurant d’entreprise.
Étape 3 : Compenser les émissions irréductibles
La réduction des émissions carbone devra toujours être la priorité des entreprises et il existe de nombreuses solutions pour lutter contre le changement climatique. Néanmoins il restera toujours des émissions qui ne pourront pas être totalement éliminées, ou du moins pas immédiatement. C’est pourquoi il est possible d’encourager le développement de projets à impact en échange de crédits carbones. L’idée de ces crédits ? Vous financez une partie de projet développant des puits de carbone, sous forme de dons et en échange ils vous fournissent des crédits carbones qui « compensent » les émissions carbones que vous n’avez pas pu annihiler.
Étape 4 : Suivi de ses émissions carbones
La réalisation d’un bilan carbone et d’un plan d’action sont les premières étapes d’un processus long terme. Il est nécessaire de réitérer régulièrement l’opération pour pouvoir suivre ses émissions et ainsi visualiser ses progrès. Une solution SaaS comme Traace permet de mettre à jour rapidement ses données et de suivre l’évolution de ses projets afin de construire une stratégie RSE ambitieuse et de réduire efficacement ses émissions carbones.
En bref, que cela soit pour satisfaire ses employés, investisseurs et consommateurs ou par conscience écologique, il est nécessaire de concevoir une stratégie carbone d’entreprise.
Des entreprises comme Traace sont là pour vous aider dans cette démarche, afin que vous puissiez atteindre vos objectifs de réduction carbone. Contactez-nous pour obtenir une démo de notre outil SaaS.