À quelques rares exceptions près, tout le monde est aujourd’hui aligné sur le fait que la décarbonation de l'économie est un enjeu prioritaire, que ce soit dans les sphères économiques ou politiques. Ce qui est une très bonne nouvelle !
Il est donc temps pour les entreprises de s'engager vers la décarbonation !
Et la première étape pour réduire ses émissions, c'est bien évidemment de mesurer son impact carbone 📏
Mais encore faut-il le mesurer correctement.
Avant de parler méthode Bilan Carbone®, quelques rappels
Différencier un “bilan carbone” de la “méthode Bilan Carbone®”
Si aujourd’hui l’expression “bilan carbone” est entrée dans le langage courant pour exprimer tout processus de mesure de l’empreinte carbone d’une organisation, la “méthode Bilan Carbone®” reste une marque déposée qui s’applique à la démarche développée par l’ADEME et portée aujourd’hui par l’Association pour la Transition Bas Carbone. Cette méthode va plus loin que la simple mesure de l’empreinte carbone d’une organisation. Elle n’est pas un simple état des lieux des émissions de GES, elle implique également la mise en oeuvre d’un plan de transition.
Il est donc essentiel de différencier le simple “bilan carbone” de la “méthode Bilan Carbone®”.
Pour simplifier la lecture de cet article, nous identifierons ce qui a trait à la méthode avec un ® et ne l’ajouterons pas lorsqu’il s’agira de parler d’un bilan carbone dans le sens générique du terme.
Le bilan carbone, l'étape clé pour commencer sa décarbonation 🍃
Avant de construire une trajectoire de décarbonation, vous devrez passer par une étape indispensable, réaliser un bilan complet de votre empreinte carbone. Elle vous permettra de faire un état des lieux de vos émissions de gaz à effet de serre, d’identifier les principales sources de ces émissions et de mesurer l’efficacité des mesures que vous prendrez dans votre plan d'actions climat.
Pour cela, plusieurs méthodes existent. Elles sont pour la plupart très normées et reconnues par les principaux organismes internationaux et standards de reporting extra-financier auxquels sont soumises les entreprises, que ce soit par obligation réglementaire ou pour répondre aux demandes de leurs parties-prenantes. Vous trouverez dans cette liste :
- la norme ISO 14064
- le GHG Protocol
- le BEGES réglementaire ou bilan GES
- la méthode Bilan Carbone®
C’est sur cette dernière que nous allons nous attarder plus tard dans cet article. Développée par l’ADEME, elle est aujourd’hui considérée comme une référence dans le domaine de la comptabilité carbone et s’est largement déployée au sein des entreprises européennes.
Quels sont les gaz à effets de serre ?
Les gaz à effets de serre (GES) sont d’origine naturelle. En emprisonnant les rayons du soleil, ils maintiennent une température nécessaire à la vie et contribuent donc à l’équilibre climatique de notre planète.
Malheureusement l’activité humaine accroît de manière excessive la concentration de certains de ces gaz. Cette surproduction de GES est la principale cause du réchauffement climatique.
Il existe de nombreux gaz à effets de serre. La plupart des standards de mesure des émissions de gaz à effet de serre s’appuient sur ceux couverts par le protocole de Kyoto, à savoir :
- le dioxyde de carbone (CO2)
- le méthane (CH4)
- le protoxyde d’azote (N2O)
- les hydrofluorocarbures (HFC)
- les perfluorocarbures (PFC)
- l'hexafluorure de soufre (SF6)
- le trifluorure d’azote (NF3)
La méthode Bilan Carbone® prend également en compte les chlorofluorocarbures (CFC) ainsi que les traînées de condensation de vapeur d’eau issues des réacteurs d’avion.
Le bilan carbone: définition 📖
Le bilan carbone est un outil de sensibilisation et de diagnostic qui permet aux entreprises de collecter, d’analyser et de comptabiliser leurs émissions de GES. Cet outil permet aux organisations de réaliser leur bilan de gaz à effets de serre.
Ainsi ce permet de hiérarchiser leurs consommations en vue de guider les entreprises dans leurs démarches de transition climat-énergie.
À qui le bilan carbone s'adresse-t-il ? Est-il obligatoire ?
Toute organisation (entreprise, association, collectivité…) souhaitant mesurer son impact environnemental peut réaliser un bilan carbone. Les différentes méthodologies existantes n'ont rien d’obligatoire mais permettent de répondre à certaines obligations réglementaires.
Ainsi, la réalisation tous les trois ans d’un bilan des émissions de gaz à effets de serre (BEGES) s’applique en France à l’ensemble des organisations employant plus de 500 personnes (250 en outre-mer), aux collectivités de plus de 50 000 habitants et aux personnes de droit public de plus de 250 personnes selon la Loi Grenelle 2.
La directive CSRD européenne, quant à elle, impose une mesure annuelle de l’empreinte carbone aux entreprises européennes qui répondent à au moins deux des trois critères suivants :
- Employer 250 salariés ou plus.
- Générer 50 millions d’euros de chiffre d'affaires ou plus.
- Avoir un bilan de 25 millions d’euros ou plus.
Sont également concernées les PME cotées sur les marchés européens répondant à au moins deux des trois critères suivants :
- Employer 10 salariés ou plus,
- Générer 900 000 euros de chiffre d'affaires ou plus.
- Avoir un bilan de 450 000 d’euros ou plus.
L’application se fera progressivement entre 2025 et 2029 en fonction de la taille et du chiffre d’affaires des entreprises concernées.
Qui peut faire des bilans carbone ?
Toute entreprise et plus largement, toute organisation, peut réaliser un bilan carbone. Certains simulateurs permettent même d’en réaliser un à titre individuel.
Celui-ci peut-être réalisé pour des raisons réglementaires comme évoqué au point précédent mais peut également être fait de manière libre par toute organisation souhaitant mesurer l’impact de son activité sur le climat et agir sur celle-ci.
A savoir que la réalisation d’un bilan carbone est également régulièrement exigée par certaines parties-prenantes, au premier rang desquelles nous trouvons les investisseurs. Au-delà du cadre réglementaire, la mesure de son empreinte carbone peut donc devenir rapidement un pré-requis pour les entreprises cherchant à développer leur activité.
Comment calculer un bilan carbone ?
Chaque achat, consommation d’électricité, déplacement etc… se traduit par une quantité d’émissions de GES. Pour réaliser un bilan carbone, il convient de collecter des données d’activité de l’entreprise. Ces données seront alors combinées à un facteur d’émission correspondant qui permet de calculer son équivalent carbone.
Des listes de facteurs d’émissions sont mises à disposition des entreprises par l’ADEME et d’autres organismes sectoriels pour qu’ils puissent mesurer leurs émissions de GES de la manière la plus fine possible.
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Il existe 2 grands types de facteurs d’émission, les facteurs physiques et les facteurs monétaires.
Les facteurs d’émission physiques mesurent les émissions en fonction d'une unité physique d'activité (ex. kg CO₂e par litre de carburant consommé, tonne de produit, kWh d'électricité). Il est utilisé lorsque les données d'activité sont exprimées en unités physiques.
Les facteurs d’émission monétaires mesurent les émissions par unité monétaire dépensée (ex. kg CO₂e par euro dépensé). Il est utilisé lorsque seules les données financières (dépenses) sont disponibles, par exemple pour estimer les émissions d'une chaîne d'approvisionnement sans données détaillées.
- La première solution - celle privilégiée - s’appuie donc sur l’unité du produit (kg, litre, m2).
Elle précise la quantité de CO2 par unité de produits.
Quantité GES = Quantité Consommée x Facteur D'émission Physique
Ex : 2 kg de viande de boeuf (quantité consommée) x 38 Kg de CO2 (facteur d’Émission spécifique) = 76 kg CO2
- La seconde méthode de calcul prend en compte le facteur monétaire.
Quantité GES = Prix x Facteur D'émission Monétaire
Ex : 35 euros (prix de 2kg de viande de boeuf) x 21,78 (facteur d’Émission Monétaire) = 43,5 g/CO2
À noter que l'ADEME et l'Association pour la transition Bas Carbone déconseillent aujourd'hui l'utilisation de facteurs monétaires car ces derniers sont influencés par les variations de prix et ne reflètent pas toujours directement les émissions liées. Ils ne permettent pas non plus d'identifier des leviers de réductions d'émissions (sinon acheter moins cher, ce qui parfois peut même être source d'une hausse des émissions).
Qu'est-ce que la méthode Bilan Carbone® ?
La création de la méthode Bilan Carbone® et ses évolutions
La méthode Bilan Carbone® a été développée sous l'impulsion de l'ADEME et portée initialement par Jean-Marc Jancovici. Lancée officiellement en 2004, elle constitue une méthode standardisée pour mesurer les émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre des entreprises, harmonisant ainsi les pratiques de comptabilité carbone. C’est une marque déposée.
En 2011, la gestion de la méthode a été transférée à l'Association Bilan Carbone, devenue désormais l'Association pour la transition bas carbone (ABC). Aujourd’hui, le Bilan Carbone en est à sa 9ᵉ version.
Elle a gagné en importance avec l'article 75 du Grenelle II qui a rendu obligatoire pour certaines entreprises et collectivités la réalisation d’un bilan GES, le BEGES réglementaire, pour lequel la méthode Bilan Carbone® permet de répondre.
La méthode Bilan Carbone® est par ailleurs également compatible avec les exigences portées par la CSRD dans le cadre de l’ESRS E1.
Les objectifs de la méthode Bilan Carbone®
La méthode Bilan Carbone® a trois principaux objectifs :
- Mobiliser les parties prenantes internes et externes en les sensibilisant, les responsabilisant et en impliquant toutes dans la coconstruction et le suivi des transformations liées au plan de transition.
- Comptabiliser de manière rigoureuse et exhaustive l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre (GES) directes et indirectes, en prenant en compte les périmètres de responsabilité et de dépendance de l’organisation.
- Élaborer un plan de transition ambitieux et opérationnel pour réduire les émissions de GES et les vulnérabilités, en assurant son pilotage efficace et sa cohérence avec le bilan des émissions.
Les 7 grandes étapes de la méthode Bilan Carbone®
La 9e version de la méthode Bilan Carbone® s’articule autour de 7 grandes étapes que nous allons vous détailler ci-dessous.
1. Cadrer sa démarche Bilan Carbone®
Dans un premier temps, l’organisation va devoir établir son niveau de maturité en matière de comptabilité carbone et sur son parcours de transition. Est-ce son premier exercice de mesure de ses émissions ? Quels sont les moyens qu’elle mobilise ? Quels sont ses attentes et objectifs ? La méthode Bilan Carbone® se décline ainsi en trois grands niveaux : Initial, Standard et Avancé. Ceux-ci permettent de définir un niveau d’exigence adapté à l’entreprise.
La première étape consiste ensuite à nommer un pilote chargé de mener le projet Bilan Carbone® au sein de la structure. Il sera au centre de la démarche. Son rôle est celui d’un chef d’orchestre. Il n’a pas vocation à se charger seul du processus de mesure de l’empreinte carbone de l’entreprise et de la mise en œuvre du plan d’action. Il s’agit d’un effort qui doit être mené en commun. Le pilote devra sensibiliser et mobiliser la direction et les équipes opérationnelles, définir les processus de collecte, centraliser la donnée et mener les premières analyses de concert avec les équipes opérationnelles pour identifier avec eux des moyens concrets de mettre en œuvre le plan d’action climatique de l’entreprise.
Cette première étape est également celle de la définition des objectifs. Ils doivent faire l’objet d’un engagement formel et écrit de la direction de l’entreprise. Élément préalable à tout Bilan Carbone®, ces objectifs permettront de mieux cerner les périmètres d’étude et de définir le processus de collecte et de traitement des données qui seront au cœur de la démarche Bilan Carbone®.
2. Fixer les périmètres de la démarche
La seconde étape de votre bilan carbone d'entreprise nécessite de fixer les périmètres qui seront pris en compte dans la comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre.
Définir des périmètres d'émissions nécessite de créer en amont une cartographie des flux. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une cartographie qui répertorie les flux d’énergie, les matières premières, les déchets et les produits entrants et sortants au sein d’une organisation. Cet outil, à la fois stratégique et opérationnel, aide à identifier les principales sources d’émissions, les interactions entre les activités, et les opportunités de réduction de l’empreinte carbone.
En s’appuyant sur cette cartographie des flux, on distingue 3 périmètres d’émissions au sein d’une société qui seront pris en compte pour la comptabilisation des émissions GES.
- Le périmètre organisationnel comprend l'ensemble des sites et installations de votre structure.
- Le périmètre opérationnel comptabilise les émissions directes et/ou indirectes dues aux activités de votre entreprise et distinguées en trois familles distinctes, nommées scopes 1, 2 & 3
- Le périmètre temporel sur une durée observée - généralement de 1 an - permet de collecter les données/chiffres des émissions GES sur lesquelles se base votre Bilan Carbone.
Afin de faciliter le calcul des émissions de GES (le périmètre opérationnel), celles-ci sont distinguées en 3 scopes.
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Émissions directes
- Le scope 1 (actifs de l’entreprise) provient de sources fixes et mobiles.
Il calcule des émissions directes liée à la combustion d’énergie : le pétrole, le gaz, le charbon (exemples : chauffer les bâtiments, faire rouler les véhicules, etc)
Ex: dans le cas d’une entreprise de logistique, les émissions des véhicules de livraison possédés par l'entreprise.
Émissions indirectes
- Le scope 2 regroupe les émissions CO2 liées à l’énergie électrique et dont le prix dépend du mix énergétique du pays (électricité du bâtiment, véhicule électrique, etc)
Ex: dans le cas d’un restaurant, Fluide frigorigène au sein des réfrigérateurs nécessaires à la conservation des produits.
- Le scope 3 (le plus étendu) comprend toutes les autres émissions qui ne sont pas associées à la fabrication directe de vos produits ou services. Il est lui-même dissocié en deux catégories.
Amont :
Il correspond à l’achat de fournitures et de services : fabrication, transport, packaging, etc. Il prend en compte les émissions directes des sous-traitants et fournisseurs.Il va également intégrer les déplacements professionnels en avion, train, voiture et émissions ainsi que les déplacements domicile-travail des employés de l’entreprise.
Aval :
Il prend en compte le transport de marchandises aval ainsi que l’ensemble des émissions liées aux déchets et au cycle de vie des produits et services vendus.
3. Programmer les étapes de mobilisation
Cette étape récemment intégrée dans la 9e version de la méthode Bilan Carbone® vise à mobiliser les différents acteurs qui interviendront dans la phase de mesure de vos émissions de GES ainsi que dans la phase de définition et de déploiement de votre plan de transition durable.
La mobilisation devra se faire sur l’ensemble des étapes de votre démarche Bilan Carbone® et impliquera l’ensemble de vos parties-prenantes internes et externes. Préparer cette mobilisation est donc essentiel pour s’assurer que le déroulé des différentes phases de votre Bilan Carbone se fasse de manière fluide.
Cette mobilisation est constituée des éléments suivants :
- Sensibilisation et vulgarisation : au moment du cadrage et de la définition des objectifs (étape 1), elle doit permettre de simplifier la compréhension de la démarche et sa nécessité
- Responsabilisation : cette phase doit simplifier l’identification des sources d’émission et les données qui devront être collectées tout en impliquant les parties-prenantes contribuant à l’exercice (étapes 2 et 4)
- Coconstruction : l’objectif est de responsabiliser les différents acteurs autour de la construction d’un plan de transition durable pour faciliter par la suite sa mise en oeuvre (étape 5).
Restitution et communication : il s’agit ici de faire en sorte que l’ensemble des parties-prenantes concernées puissent s’approprier les résultats et identifier les enjeux clés liés à la démarche Bilan Carbone® de l’organisation (étape 6)
4. Collecter et exploiter les données
Après ces 2 étapes préparatoires, la troisième phase permet de rentrer au cœur de la mesure de votre empreinte carbone. Il s’agit d’aller recenser puis collecter les données qui permettront de calculer les émissions de gaz à effet de serre générées par votre organisation dans le périmètre d’analyse que aurez défini à la seconde étape de votre Bilan Carbone.
Ces données, provenant de l’ensemble de votre chaîne de valeur, sont à la fois internes et externes à votre entreprise. Leur collecte nécessite donc la mise en œuvre d’un processus rigoureux.
- Prenez le temps nécessaire pour identifier l’ensemble des données nécessaires pour obtenir une mesure fiable de votre empreinte carbone
- Nommez des référents sur les principaux sites ou postes d’émissions qui seront chargés de remonter l’information au pilote et de la documenter
- Assurez-vous d’avoir le temps nécessaire collecter puis traiter et enfin analyser ces données qui peuvent se compter par milliers, compte tenu de l’ampleur de la tâche, elle nécessite d’être suffisamment étalée dans le temps pour pouvoir collecter de la donnée de qualité
Les données collectées seront ensuite associées à des facteurs d’émission physiques ou monétaires qui permettent de convertir ces datas en tonnes de CO2 équivalent. Pour chaque facteur d’émission, l’organisation devra indiquer de manière transparente le degré d’incertitude qui lui est associé.
L’analyse de ces données permettra, à l'issue du premier exercice, d’identifier les principaux postes d’émissions. Il s’agit de ceux sur lesquels il faudra agir en priorité pour réduire votre empreinte carbone. Cette analyse vous permettra également de définir quelle est votre marge de manœuvre pour agir sur les postes d’émission que vous aurez cernés. En effet, il est par exemple souvent plus complexe d’agir sur des émissions générées dans le Scope 3 de votre entreprise, celles-ci dépendant de parties prenantes externes à votre organisation.
Sur les exercices suivants, la phase d’analyse devra comprendre une étape de comparaison avec les données des périodes précédentes. Est-ce que les niveaux d’émissions ont été réduits ? Quelles actions ont permis d’obtenir ce résultat ? Est-ce que des éléments exogènes ou des changements structurels au sein de mon organisation ont pu impacter ce résultat ?
L’exercice sera répété sur des périodes correspondant au périmètre temporel que vous aurez défini dans l’étape 2.
5. Établir un plan de transition et définir des indicateurs de suivi
Sur la base des données collectées et de l’analyse menée durant la troisième étape de la méthode Bilan Carbone®, le pilote devra construire un plan de transition.
Ce plan doit inclure des objectifs de réduction des émissions, une liste d’actions qui seront définies en collaboration avec un comité technique chargé de son implémentation et une trajectoire de décarbonation alignée avec ces objectifs et actions.
Les actions à court et moyen terme de ce plan d’action seront classées selon deux catégories :
- les actions immédiates : il s’agit des actions activable rapidement et facilement et qui permettent de mobiliser les équipes pour la mise en oeuvre du plan d’action
- les actions prioritaires : il s’agit des actions de court ou moyen terme qui auront un impact fort sur la réduction des émissions de GES
Chaque action intégrant ce plan de transition doit suivre un protocole précis et disposer :
- d’un ou plusieurs objectifs
- d’indicateurs de suivi des résultats
- d’un ou plusieurs porteurs de projet
Enfin, il faudra préciser pour chaque action son déroulé précis, les parties-prenantes impliquées dans son implémentation, le budget mobilisé, son calendrier prévisionnel et enfin les potentiels obstacles et facilitateurs pour la mener à bien.
Au fur et à mesure des différents bilans GES menés, la mise en œuvre de chaque action et ses résultats seront réanalysés à l’aune des objectifs fixés pour pouvoir ajuster tout ou partie des éléments qui permettront d’obtenir les résultats définitifs escomptés.
6. Synthétiser et restituer la démarche Bilan Carbone®
L’organisation doit résumer sa démarche Bilan Carbone® dans un document destiné à la direction, respectant les principes du Bilan Carbone®. Ce rapport, élaboré par le pilote avec la participation des parties prenantes internes, peut inclure le logo du Bilan Carbone® s’il suit les recommandations officielles de l’Association pour la transition Bas Carbone. Il doit permettre d’informer les parties prenantes et de faciliter les vérifications de la démarche menée.
Ce rapport doit inclure :
- Une description de l’organisation
- Une présentation du pilote chargé de la démarche Bilan Carbone® au sein de l’organisation
- La cartographie des flux
- Le périmètre temporel choisi
- Une description du périmètre organisationnel choisi et, si nécessaire, une justification de de choix
- La description du processus de collecte de données mis en place
- Le profil GES de l’organisation, recensant les émissions en CO2
- L‘exercice de référence choisi et son profil GES
- La justification de toute modification de l’exercice de référence
- La documentation des facteurs d’émission utilisés
- Les incertitudes associées au profil GES
- La cartographie quantifiée des flux d’énergie et de matière de l’organisation
- Les risques et opportunités vis-à-vis des GES de l’organisation
- Les recommandations du pilote et le plan d’actions engagé par l’organisation
- Les indicateurs de suivi définis pour suivre ce plan d’action
- L’évaluation des plans d’actions déjà engagés
- La vision de transition de l’organisation
- Les indicateurs de suivi des données d’activité de l’organisation
- Un avis spécifiant si le Bilan Carbone a été vérifié par une tierce partie
Un rapport d’amélioration doit également être constitué. Ce document permet de garantir la continuité et l’amélioration du processus de comptabilité carbone. Il inclut :
- Une évaluation du respect des principes de la méthode Bilan Carbone®.
- Les objectifs et les améliorations nécessaires pour les atteindre.
- L’identification des erreurs ou omissions dans la comptabilisation des émissions.
- Une prise en compte des retours sur la sensibilisation réalisée.
- Des propositions d’amélioration (ex. : automatisation de la collecte des données ou intégration de facteurs d’émission spécifiques).
- Ce rapport peut être soumis à une vérification externe pour renforcer sa crédibilité.
Enfin, les résultats issus de ce rapport doivent être présentés à l’équipe technique et à la direction, avec un focus sur les actions prioritaires et immédiates.
L’organisation peut également approfondir sa démarche GES en s’appuyant sur des bonnes pratiques provenant d'autres organisations ou des guides sectoriels comme ceux mis à disposition par l’ADEME. Elle devra alors documenter et justifier ces initiatives complémentaires.
7. Évaluer la qualité du Bilan Carbone®
Cette dernière étape, bien que facultative, incite l’organisation à faire évaluer la qualité de sa démarche Bilan Carbone® par des évaluateurs indépendants. Ce processus doit suivre un référentiel strict qui permet, suite à l’audit, de considérer le Bilan Carbone® comme conforme à la démarche portée par l’ABC.
Quels sont les avantages pour une entreprise à faire un bilan carbone ?
Améliorer l’empreinte carbone de l’entreprise
Le bilan carbone d’une entreprise lui offre une visibilité sur son empreinte carbone.
Au-delà d’un regard détaillé sur vos activités émettrices, il permet, si vous entamez certaines démarches, de trouver des solutions concrètes de réduction des activités les plus émettrices.
Ex : Réduire les trajets, diminuer ou changer la consommation d’énergie, limiter ses déchets, privilégier un circuit court, remplacer certains achats par d’autres moins émetteurs etc…
Impliquer ses collaborateurs et améliorer la marque employeur
L’implication des salariés et des collaborateurs au sein d’une démarche RSE, permet à l’entreprise de s’assurer de l’application de ses actions de réduction.
À noter également que les employés sont généralement sensibles à l’implication de leur entreprise face aux enjeux climatiques et à sa démarche de développement durable.
Réduire vos coûts et améliorer votre compétitivité
Et oui, réduire son empreinte carbone peut également signifier « faire des économies » !
Le bilan carbone met en lumière certaines dépenses et vous permet d'agir et/ou d’investir afin de les réduire sur le moyen terme.
Comment ? Par exemple en réduisant votre dépense énergétique : en passant à un éclairage à basse consommation, en changeant vos habitudes de travail (éteindre son ordinateur et la lumière, etc).
Vous pouvez également gagner en compétitivité étant donné que l'empreinte carbone devient un critère de plus en plus important au niveau des départements achats. Il s'agit parfois même d'un critère obligatoire à fournir dans le cadre d'appels d'offres.
Trouver plus facilement des financements
La mise en place d’une stratégie carbone attire et rassure : elle permet de défendre un modèle économique pertinent lors de la recherche de financements auprès de banques ou d’investisseurs.
Anticiper la vente ou le développement de votre entreprise : Une comptabilité carbone déjà orchestrée favorise les échanges et met en confiance de potentiels acheteurs.
Communiquer auprès de ses clients
Le bilan carbone permet de montrer à vos clients, employés et investisseurs que l’entreprise s’engage pour l’environnement.
Depuis quelles années, les consommateurs privilégient des produits et/ou des services avec un processus de fabrication éco-responsable. Une communication sur vos engagements et votre démarche RSE représente un atout à mettre en avant.
Il ne faut surtout pas hésiter à le partager de manière transparente auprès de vos clients, fournisseurs, partenaires via vos différents moyens de communication.
Quel logiciel pour un Bilan Carbone® ?
Selon la taille de votre structure, réaliser un bilan des gaz à effet de serre émis par votre organisation peut vite sembler être un exercice complexe.
Des logiciels Bilan Carbone, à l'instar de celui proposé par Tennaxia peuvent considérablement vous simplifier la tâche. Ils vous permettront de mapper votre organisation puis de mettre en place un système de collecte des données auprès de l'ensemble des ressources internes et externes contribuant à la mesure de votre empreinte carbone.
La solution, appuyée par l’expertise de nos consultants, permet d'obtenir une mesure fine de votre empreinte carbone qui s'appuie sur des données de qualité, privilégiant toujours les facteurs d'émission physiques et répondant à la méthodologie Bilan Carbone® . Notre plateforme bilan carbone permettra ensuite d'associer ces données de manière automatique à des facteurs d'émission puis de visualiser de manière claire vos sources d'émissions et donc vos leviers d'actions.
Enfin, notre module reduce vous permet de construire et piloter de manière fine une trajectoire carbone sur plusieurs années pour atteindre vos objectifs environnementaux avec une mise en application concrète. Une analyse financière du plan d'action, directement intégrée dans l'outil, permet également d'estimer les coûts et bénéfices de votre plan de transition en matière de CAPEX et d'OPEX.